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Reprendre la Parole !

Patriote ALGERIEN démocrate et laïc, Républicain attaché au progrès et à la justice sociale. Farouchement jaloux de ses droits et pleinement engagé pour leur défense.

L’ambassadeur US à Alger, en VRP du régime

 

Par : Mustapha Hammouche

 

 

L’ambassadeur des États-Unis à Alger nous adresse, via l’APS, un plaidoyer pour “processus de réformes” dont il sait déjà qu’il “répond aux attentes et aux aspirations du peuple algérien”.


En poste en Algérie depuis moins d’un mois, Son Excellence, Henry S. Ensher, a déjà saisi nos attentes et nos aspirations et pris connaissance des réformes supposées encore en cuisine. Entre constat et mise en garde, le diplomate nous explique qu’il ne faudrait pas s’essayer à un mouvement de type “printemps arabe” pour un changement de régime : “Les Algériens ne sont pas disposés à revivre l’expérience des années 1990, marquées par la violence”, car elle serait “catastrophique pour le peuple algérien”.

 

L’agence officielle ajoute, dans une formulation qui ne tient ni franchement de la citation (pas de guillemets) ni de l’interprétation (puisqu’il y a ce “poursuit-il”) : qu’“ensuite, poursuit-il, il existe en Algérie des institutions qui connaissent elles-mêmes des réformes en leur sein, contrairement aux situations vécues en Tunisie, en Libye et en Égypte où l’on parlait respectivement de régime Ben Ali, Kadhafi ou Moubarak”.

 

Là, Excellence, ou vous en avez trop dit ou pas assez ! Quelles sont, en effet, ces institutions qui se réforment de l’intérieur ? Et si ce n’est pas le régime Bouteflika, c’est donc le régime qui ?

 

L’ambassadeur américain fait sienne la thèse, chère au pouvoir, de la spécificité algérienne. Celle-ci voudrait qu’une éventuelle remise en cause du système doive nécessairement déboucher sur un mouvement de terrorisme. La menace est claire : toute manifestation pour le changement de régime se retournera contre vous. Alors autant nous contenter du régime en place, d’autant qu’il nous prépare des réformes qui correspondent “aux attentes et aspirations du peuple”. Foi de l’ambassadeur des USA ! Contrairement à Son Excellence qui, quelques heures avant l’attentat de Cherchell, trouvait que “la situation sécuritaire en Algérie est stable et favorable actuellement (aux affaires)”, nous, nous observons bien que le terrorisme n’ait pas besoin d’une prochaine révolte populaire pour continuer à faire la démonstration de sa vitalité. Il apparaît nettement que, pour les États-Unis, une dose “stable” d’insécurité n’est pas forcément défavorable au climat des affaires. Stabilité n’est pas nécessairement sécurité. ni démocratie.


Emballée dans des considérations sur notre rapport à la situation qui prévaut en Libye, sur l’impasse au Sahara occidental et sur la question de la coopération, cette apologie du régime semble être le fait d’un diplomate seul à être dans les secrets du travail d’alcôves qui doit produire une réforme encore virtuelle mais qui, déjà, “répond à nos attentes et à nos aspirations” !


On ne peut que remercier, pour sa prévenance, cet ambassadeur porteur de bonnes nouvelles réformistes. Pour nous, mais surtout pour notre régime. Si… Car tout va bien en Algérie. Et au Sahara. Tout va bien sauf pour… “les réformes économiques en cours en Algérie, particulièrement les lois sur l’investissement et le rôle de l’État” qui, selon Ensher, “font débat”.


Celui qu’on appelle “l’ambassadeur de guerre”, pour ses séjours en Irak et en Afghanistan, est-il devenu l’ambassadeur des échanges de bons procédés. Une pratique conforme à la sainte loi du marché.

M. H.
musthammouche@yahoo.fr

 

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