Otage-In Amenas : Curieuse communication.

 

La prise d’otage en court à Tiguentourine, In Amenas focalise les projecteurs. Mais les expertises délivrées sur les plateaux des télévisions françaises interloquent et surprennent tant elles dénotent une méconnaissance du sujet (censé, justement, être l’objet de l’expertise), ou pire une mauvaise foi choquante et méprisable. Dans ce flot d’ « analyses », les résurgences de la vulgate « quituequisme » se la disputent aux relents de l’Otanismes de la guerre froide.

Par exemple, Mr Pierre Servant, spécialiste militaire, distille sur les plateaux des télévisions françaises un curieux parallèle entre la manière d’agir face aux prises d’otages de masse des unités du FSB russe et le comportement qu’il prophétise comme probable de la part des unités de l’ANP. Pourtant, ce spécialiste ne doit rien ignorer des méthodes d’entrainement et de formation des unités d’élite algériennes, qui depuis des années se frottent aux milieux les plus « performants » dans le domaine.

D’autres convoquent l’épisode du détournement de l’Airbus d’Air France, pour souligner la rudesse des méthodes de nos forces de sécurités. Ils feignent d’oublier l’exceptionnelle expérience que les Algériens ont cumulée, dans la douleur et les épreuves, depuis ce temps.

Il est certain que les milieux politicomédiatiques français s’attendent à une issue dramatique de la prise d’otage dans le sud algérien. Il est certain que ces mêmes milieux appréhendent des réactions dures au sein de leur opinion publique. Mais cela légitime-t-il- cette curieuse façon de faire porter, par avance, aux forces algériennes la responsabilité du probable carnage ? Curieuse façon, aussi, de passer sous silence l’islamisme, son caractère sanguinaire et la longue énumération d’épisodes sanglants glorifiés et fièrement revendiqués par ces illuminés. Les forces de sécurité algérienne semblent avoir bon dos. L’expérience algérienne enseigne qu’il ne suffit pas d’occulter l’identité politicoidéologique du terrorisme islamiste pour annihiler la « confessionnalisation » des confrontations sanglantes qu’il impose. Bien il faut déjouer la mise en scène que promeuvent les groupes islamistes, mais dans ce cas précis la façon retenue pour le faire est contreproductive.

Ce qu’il faut expliquer, c’est que le sort des otages est probablement scellé depuis la planification de la prise d’otage. L’imputer aux forces de sécurité algériennes est profondément injuste et se situent, même, les auteurs de telles allégations objectivement dans le camp des ravisseurs.