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Reprendre la Parole !

Patriote ALGERIEN démocrate et laïc, Républicain attaché au progrès et à la justice sociale. Farouchement jaloux de ses droits et pleinement engagé pour leur défense.

L’effacement délibéré de l’Algérie

 

Des individus ont pénétré dans l’ambassade d’Algérie à Tripoli et l’ont saccagée au moment où les révolutionnaires consolidaient leur présence dans la ville.

C’est la seule ambassade à avoir subi ce sort. Sans craindre le ridicule, le ministère algérien des Affaires étrangères s’est adressé au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour demander à l’organisation internationale d’assurer la protection de l’enceinte diplomatique. On ne comprend pas le but d’une telle démarche, sachant que l’ONU n’est pas présente dans la capitale libyenne. Du n’importe quoi dicté par la panique et l’incompétence ? Pourquoi des Libyens se sont-ils attaqués à notre mission diplomatique ?


L’Algérie a une histoire et une frontière commune avec la Libye. De ce fait, elle ne pouvait être indifférente à la situation qui prévaut dans ce pays depuis le soulèvement contre la dictature d’El Gueddafi.

 

Notre pays qui, depuis son accession à l’indépendance, a marqué de son empreinte la diplomatie internationale, qui était respecté, écouté et présent sur tous les fronts, a plongé dans une incroyable léthargie depuis une décennie. Sa voix ne se fait plus entendre et aussi bien les grands que les petits de ce monde ne lui accordent aucune importance. Ses conseils ne sont plus sollicités. La diplomatie algérienne aurait pu rebondir avec le déclenchement des révolutions arabes. Au contraire, elle s’est repliée sur elle-même devant les soulèvements des peuples tunisien et égyptien. Une «neutralité» qui n’est pas près d’être oubliée de sitôt ni d’être pardonnée.


Mais le plus grave a été incontestablement la réaction algérienne face au soulèvement. Au vu des relations séculaires liant les deux pays, Alger aurait pu au moins proposer sa médiation entre le régime d’El Gueddafi et le CNT. Or, ce dernier a été superbement ignoré.


Une position qui a poussé la rébellion à accuser le pouvoir algérien de soutenir militairement le chef de Tripoli. Une atmosphère malsaine s’est même installée entre Alger et le CNT. M. Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, au lieu de jouer à l’apaisement, a émis de sévères critiques contre les dirigeants de la rébellion. Plus grave encore, le pouvoir a dépêché à Tripoli un émissaire, en l’occurrence Sadek Bouguentaya du FLN, pour signifier l’appui du régime algérien à son homologue libyen, et condamner sans réserve et sans retenue diplomatique le CNT. Une insulte à l’avenir que les vainqueurs de Tripoli ne sont pas près d’oublier.


Pourtant, le ministère algérien des Affaires étrangères faisait régulièrement des rapports à la présidence de la République pour souligner les dangers qu’il y a de mettre tous ses œufs dans un même panier. Rien n’y fit. Même la télévision algérienne a été mise à contribution pour mettre en valeur la propagande – au demeurant mensongère – du clan El Gueddafi. Pourtant, cet homme n’a fait que causer des problèmes à l’Algérie, ses provocations non médiatisées à nos frontières étaient récurrentes. Il a même cherché à déstabiliser les populations du Sud en leur proposant de l’armement à utiliser contre leur propre pays. Lorsque les islamistes algériens sont montés en puissance, il a ouvert des camps d’entraînement aux terroristes du GIA et de l’AIS et autorisé, avec la complicité de l’actuel dictateur Omar El Béchir, d’autres terroristes formés au Soudan à traverser le territoire libyen afin de poursuivre leurs actions criminelles en Algérie.

 

Un homme qui, en fin de compte, n’a fait que du mal à notre pays. C’est pourquoi l’on s’interroge sur l’alignement d’Alger sur les thèses d’El Gueddafi, seul pays arabe à aller à contre-courant de l’illusoire et à miner ses propres intérêts par un comportement irresponsable, voire criminel. Un comportement qui a hypothéqué les intérêts de notre pays avec la Libye. S’explique-t-il par des relations d’intérêt entre les maîtres au pouvoir dans les deux pays ? On dit par exemple que Seïf El Islam a investi en Algérie. Avec quel partenaire ? Le CNT, désormais au pouvoir, sortira un jour ou l’autre le dossier algéro-libyen.


On saura alors s’ils sont conformes avec les rumeurs qui circulent à Alger. Les alliés occultes du dictateur doivent commencer à perdre le sommeil.

Tayeb Belghiche

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